Incrimination de la Zoosexualité : rapport de situation en France

Une tribune par Charles Menni

 

La nouvelle loi visant à lutter contre la maltraitance animale entame maintenant sa troisième année et il convient d’en établir un bilan.

Comme nous la savons, si la loi a largement échoué à son objectif initial de marquer des avancées significatives sur le domaine du bien-être animal, elle s’est accompagnée d’un sursaut législatif en matière de zoophilie, s’étant dotée d’un large arsenal pénal pour lutter contre cette dernière.

Toutefois, même en matière de protection des animaux contre les abus sexuels, le bilan reste très mitigé. Comme le démontrent les exemples tirés de la jurisprudence, les peines fixées ne sont absolument pas proportionnées aux souffrances subies par l’animal. Les peines dépendent directement du statut de propriétaire, érigé en circonstance aggravante, envoyant le message suivant : faites souffrir les animaux des autres et vous serez moins sévèrement punis.

En matière de politique pénale de lutte contre la délinquance sexuelle, la loi promettait d’attraper du zoophile, qualifié de délinquant sexuel en devenir et d’ainsi prévenir qu’il ne « passe à l’humain ». La recherche permettait déjà d’établir que de telles thèses sont au mieux infondées scientifiquement et au pire le fruit d’une campagne de haine anti-zoo. En effet, durant tous les débats sur la zoosexualité l’existence de personnes aimant réellement leurs animaux – les considérant comme des partenaires – a été soigneusement passée sous silence pour n’évoquer que les affaires sordides.

L’incrimination de toute forme de zoosexualité, indépendamment de toute contrainte ou violence, est un choix extrêmement dogmatique. En prenant des données très conservatrices sur le nombre d’inséminations par an en France, l’on se rend compte que la zoophilie ne représente que 0,1 % des contacts sexuels entre un animal et un humain. De plus, l’on peut rappeler que la loi autorise la castration sans justification de l’animal. L’on peut donc aisément écarter l’idée que le but de cette loi serait de protéger l’intégrité sexuelle de l’animal.

En conclusion, il est donc essentiel de se rappeler d’une chose : il y a des personnes qui tombent amoureux de leurs animaux, dont l’orientation sexuelle est tournée vers ses derniers. Il n’est donc pas ici question de délinquance, de violence mais simplement d’amour et de vivre ensemble. Ces lois et les arguments utilisés rappellent directement l’incrimination de l’homosexualité alors que ces derniers étaient qualifiés de déviants. Ce rapport vise donc avant tout à mettre en lumière la réalité de la zoosexualité, une réalité bien éloignée du portait qui peut en être fait par la société.

 

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Charles Menni